Minicius Felix
MINUCIUS, FELIX MARCUS, l'un des premiers, sinon le premier, des apologistes latins du christianisme.
On ne sait rien de son histoire personnelle, et même la date à laquelle il a écrit ne peut être établie qu'approximativement. Saint Jérôme parle de lui dans l'un de ses textes. Il est maintenant connu exclusivement par son Octavius, un dialogue sur le christianisme entre le païen Caecilius Natalis et le chrétien Octavius Januarius, un avocat de province, l'ami et le condisciple de l'auteur.
La scène se déroule de manière agréable et graphique sur la plage d'Ostie, un après-midi de vacances, et la discussion est représentée comme découlant de l'hommage rendu par Caecilius, en passant, à l'image de Sérapis. Ses arguments en faveur du paganisme (peut-être inspirés de ceux de Celse) sont repris en série par Octavius, ce qui a pour effet de convaincre l'assaillant. Minucius lui-même joue le rôle d'arbitre.
La forme du dialogue est calquée sur le De natura deorum et le De divination de Cicéron et son style est à la fois vigoureux et élégant, même s'il n'est pas exempt d'une certaine affectation de l'époque. Sa latinité n'est pas de type spécifiquement chrétien.
Si l'on ne tient pas compte des doctrines de l'unité divine, de la résurrection, des récompenses et des châtiments futurs, l'ouvrage a moins le caractère d'un exposé du christianisme que celui d'une polémique philosophique et éthique contre les absurdités du polythéisme. S'il a donc beaucoup en commun avec les Apologies grecques, il est plein du solide bon sens qui marque l'esprit latin. Son appel ultime concerne les fruits de la foi.
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