Jean de Joinville
Jean de Joinville (1224-1319), est un grand écrivain d'histoire en vieux français. Jean de Joinville était le chef d'une famille noble de la province de Champagne. La cour provinciale des comtes de Champagne était depuis longtemps une cour distinguée, et l'action du poète Thibaut, ainsi que la proximité du district de Paris, rendaient la province moins rebelle que la plupart des grandes divisions féodales de France à l'autorité royale.
La première apparition de Jean de Joinville à la cour du roi eut lieu en 1241, à l'occasion de l'adoubement d'Alphonse, le frère cadet de Louis IX. Sept ans plus tard, il prend la croix, donnant ainsi à saint Louis un fidèle serviteur et ami. Il revint avec le roi en 1254. Mais, bien que sa révérence pour le caractère personnel de son prince semble n'avoir connu aucune limite, il avait probablement mesuré les facultés stratégiques du saint roi, et il s'était certainement imprégné de l'esprit du dicton selon lequel les premiers devoirs d'un homme sont ceux de sa propre maison.
Pendant les périodes où il réside sur son propre fief, il était un assistant constant de la cour, mais il refusa d'accompagner le roi dans sa dernière et fatale expédition.
En 1282, il fut l'un des témoins dont le récit fut formellement donné à Saint-Denis dans l'affaire de la canonisation de Louis, et en 1298, il assista à l'exhumation du corps du saint.
Ce n'est que plus tard qu'il commence son œuvre littéraire, à la demande de Jeanne de Navarre, épouse de Philippe le Bel et mère de Louis le Hutin. Le grand intervalle entre ses expériences et la période de la composition de son histoire est important pour la bonne compréhension de cette dernière. Quelques années s'écoulèrent avant que la tâche ne soit achevée, de son propre chef, en octobre 1309. Jeanne était alors morte, et Joinville présenta son livre à son fils Louis le Querelleur. Le manuscrit original est aujourd'hui perdu, ce qui laisse entrevoir une histoire.
Aussi grand que soit son âge, Joinville n'avait pas cessé d'être activement loyal, et en 1315 il se rendit à la convocation royale pour prendre les armes contre les Flamands. Il était encore à Joinville en 1317, et le 11 juillet 1319, il mourut à l'âge de quatre-vingt-quinze ans, laissant ses biens et sa charge de sénéchal de Champagne à son second fils Anselme. Il fut enterré dans l'église voisine de St Laurent, où ses ossements furent profanés pendant la Révolution.
Outre son Histoire de Saint Louis et son Credo ou « Confession de foi » écrit beaucoup plus tôt, il existe un nombre considérable, relativement parlant, de lettres et de documents commerciaux concernant le fief de Joinville.
Tiré de l'article de l'Encyclopédie Britannica
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