Frédéric Ozanam
Frédéric Ozanam (1813-1853) est un universitaire et intellectuel français, est né à Milan le 23 avril 1813. Sa famille, d'origine juive, était installée dans la région de Lyon depuis plusieurs siècles, et s'était distinguée à la troisième génération avant Frédéric par l'intermédiaire de Jacques Ozanam (1640-1717), un éminent mathématicien. Le père d'Ozanam, Antoine, servit dans les armées de la République, mais se consacra, à l'avènement de l'Empire, au commerce, à l'enseignement et enfin à la médecine.
Le garçon est élevé à Lyon et subit une forte influence de l'un de ses maîtres, l'abbé Noirot. Ses instincts conservateurs et religieux se manifestèrent très tôt, et il publia en 1831 un pamphlet contre le Saint-Simonisme, une doctrine économique fondée par Saint-Simon, qui attira l'attention de Lamartine. L'année suivante, il part à Paris pour étudier le droit, où il se lie avec la famille Ampère et, par son intermédiaire, avec Chateaubriand, Lacordaire, Montalembert et d'autres chefs du mouvement néo-catholique.
Alors qu'il est encore étudiant, il se lance dans le journalisme et contribue largement à la Tribune catholique de Bailly. Avec d'autres jeunes gens, il fonde en mai 1833 la célèbre société de bienfaisance de Saint-Vincent-de-Paul, qui comptait avant sa mort plus de deux mille membres. Il reçut le titre de docteur en droit en 1836, et en 1838 celui de docteur ès lettres avec une thèse sur Dante, qui fut le début de l’un de ses livres les plus connus.
Un an plus tard, il est nommé professeur de droit commercial à Lyon, et en 1840, professeur adjoint de littérature étrangère à la Sorbonne.
Il se marie en juin 1841, et visite l'Italie lors de son voyage de noces. À la mort de Fauriel, en 1844, il succède au titulaire de la chaire de littérature étrangère. Le peu de temps qui lui restait à vivre fut extrêmement occupé par ses fonctions professorales, ses nombreuses occupations littéraires et le travail, qu'il continuait encore, de visites de quartier en tant que membre de la société de Saint-Vincent-de-Paul.
Lors de la révolution de 1848, qu'il voyait d'un œil trop optimiste, il est redevenu journaliste pendant une courte période dans l'Ère nouvelle et d'autres journaux. Il voyagea beaucoup et se trouvait en Angleterre au moment de l'Exposition de 1851. De constitution naturellement faible, il tombe malade, et espère guérir par un séjour en Italie, mais il meurt à son retour à Marseille le 8 septembre 1853.
Frédéric Ozanam fut le principal critique historique et littéraire du mouvement néo-catholique en France durant la première moitié du XIXe siècle. Il était plus savant, plus sincère et plus logique que Chateaubriand, moins partisan politique et moins sentimental littéraire que Montalembert.
Dans les mouvements contemporains, il était un défenseur sérieux et consciencieux de la démocratie et du socialisme catholiques et de l'opinion selon laquelle l'église devait s'adapter aux nouvelles conditions politiques résultant de la Révolution.
Dans ses écrits, il s'attardait sur les contributions importantes du christianisme historique et soutenait en particulier que, en poursuivant l'œuvre des Césars, l'Église catholique avait été le facteur le plus puissant dans la civilisation des envahisseurs barbares et dans l'organisation de la vie au Moyen Âge. Il avoua que son objectif était de « prouver la thèse contraire à celle de Gibbon » et, bien que tout historien qui commence par le désir de prouver une thèse soit plus ou moins sûr de se tromper, Frédéric Ozanam a sans doute administré un antidote salutaire à l'idée répandue, en particulier chez les anglophones, que l'église catholique avait fait beaucoup plus pour asservir que pour élever l'esprit humain. Sa connaissance de la littérature médiévale et sa sympathie appréciative pour la vie médiévale le qualifiaient admirablement pour son travail, et ses réalisations savantes sont encore hautement estimées.
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