Alexandre-Louis Jacqueau
Alexandre-Louis Jacqueau est un soldat de la guerre 14-18, connu grâce à sa correspondance régulière avec son épouse. Né le 21 mars 1877, tué le 4 juillet 1915 par un obus.
Alexandre-Louis Jacqueau est marié à Suzanne, et ils ont deux enfants.
À la lecture de ses lettres, et suite à la préface écrite par un Père dominicain, on découvre qu'Alexandre Jacqueau a effectué quelques semaines avant la guerre un "retour à la foi". Ses lettres manifestent régulièrement sa vie de prière, sa confiance, et l'on découvre un homme profondément attentif à ses soldats. Les témoignages et les lettres de ses gradés et de ses soldats sont d'ailleurs édifiantes à ce sujet.
Voici un extrait de la préface au livre écrite par le frère R. Louis, O.P.
Comme tant de Français, Louis Jacqueau est l’homme de la famille et ses lettres nous le montrent profondément attaché à tous les siens. Mari parfait, père de famille excellent, il ne croit pas que les sentiments qui débordent de son cœur le dispensent des autres devoirs de piété que lui ont créés les liens du sang ou ceux de la parenté. Avec quelle sollicitude il s’informe de ceux qui le touchent de près, s’inquiète de leur sort, entend être bien renseigné sur l’endroit où ils sont et sur ce qu’ils font. Il tient à demeurer au courant des moindres petits faits de leur vie quotidienne ; avec amour il se les représente à leur foyer, à son foyer à lui, et en même temps il se plaît à dépeindre, à ceux qui lui sont chers, sa vie ou tout au moins ce qui, dans sa vie, peut les rassurer, calmer leurs alarmes, soutenir leur courage et leur faire prendre patience. Il n’affecte pas, néanmoins, des airs de stoïcisme et il laisse voir parfois, avec simplicité, que son cœur a été sur le point de défaillir, en se sentant si loin des siens et depuis si longtemps.
Il est aussi, et comme tant de Français encore, profondément catholique. Cette note, dans sa correspondance, n’est pas moins nettement marquée que la précédente : elle l’est même en traits plus appuyés, comme il est naturel de la part d’un converti et d’un converti tout récent. Certes, il ne faut pas le ranger au nombre des convertis de la guerre, de cette légion de jeunes gens et d’hommes mûrs chez qui les sentiments religieux, comme les sentiments patriotiques, assoupis par les douceurs de la paix, se sont réveillés si purs et si héroïques, quand a retenti l’appel aux armes. Il peut faire remarquer avec insistance et non sans fierté, que la mobilisation n’était pas déclarée quand il revint aux pratiques de son enfance et que cette préoccupation n’eut aucune influence sur son retour à Dieu. Néanmoins celui-ci n’eut lieu qu’au mois de juillet 1914 ; sa conversion était donc de fraîche date quand il revêtit l’uniforme.
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