Des livres sur l'Eucharistie
Nous n’avions pas encore publié de livres sur l’Eucharistie : c’est désormais chose faite. Nous proposons des textes contemporains, facile d’accès, une ré-edition d’un classique (de l’Eucharistie à la Trinité). En préparation : les Visites au Saint-Sacrement, de saint Alphonse Marie de Liguori
De l’Eucharistie à la Trinité
Le Père dominicain Marie-Vincent Bernadot a rédigé ce magnifique livre, fruit de sa vie spirituelle et contemplative.
Comment nous unir à Jésus et demeurer en lui ?
C’est le baptême qui, le premier, nous fait entrer dans le Christ. Le baptême nous incorpore au Christ, dit saint Thomas. Il s’ensuit que la plénitude de vie, de grâce et de vertus qui est en lui nous envahit : il est dans l’ordre que la vie de la tête descende dans les membres. Tous nous recevons de sa plénitude.
La confirmation affermit, développe et parfait l’union surnaturelle établie au premier jour par le sacrement de la régénération. En nous abreuvant de l’Esprit du Christ, elle mène à sa perfection notre croissance spirituelle et nous rend capables d’agir virilement dans l’ordre surnaturel, de manifester et de défendre courageusement la foi reçue au baptême. « Ce sacrement, dit saint Thomas, augmente et parfait notre vie spirituelle pour tout ce qui regarde les combats extérieurs contre les ennemis du Christ. Mais il reste à l’augmenter et la parfaire pour que l’homme soit parfait en lui-même par son union intime avec Dieu : c’est l’œuvre de l’Eucharistie. »
Commencée au baptême, resserrée à la confirmation, notre union avec le Christ se consomme au moment de la communion.
Il faut de plus remarquer que nous ne recevons qu’une seule fois le baptême et la confirmation et que nous pouvons, hélas ! perdre la vie dont ils nous ont enrichis. En tout cas, cette vie est exposée à s’amoindrir ; il est même trop certain qu’elle subit de fréquentes déperditions par nos défaillances quotidiennes. Finira-t-elle, en s’affaiblissant chaque jour, par disparaître ? Non. Pour la restaurer, le Seigneur a institué le sacrement de l’autel, de tous le plus admirable et dans lequel tous les autres reçoivent leur consommation et leur couronnement.
Son double but est d’amener à sa dernière perfection et d’entretenir notre union avec le Christ. Plus que tous, il est le sacrement de la vie, car il est une nourriture que nous pouvons recevoir chaque jour, un pain vivant expressément institué pour nous communiquer la vie éternelle, la vie même de Dieu. Tout ce que le pain matériel fait pour la vie corporelle, ce pain vivant le fait pour la vie surnaturelle : il répare, il entretient, il augmente, il renouvelle, il réjouit.
Tout le mystère du Christ aboutit donc en définitive, par l’incarnation et la Rédemption, à la Communion. Des hauteurs de la Trinité, le Verbe incarné descend à l’homme dans l’Eucharistie afin que par la communion l’homme remonte à sa fin dernière, l’adorable Trinité.
De la Trinité à la Communion : telle est la voie que parcourt le Christ pour accomplir l’œuvre de la diffusion de la vie divine. Voie descendante de l’amour divin vers l’homme qu’il veut sauver.
De la Communion à la Trinité : telle est la voie que, de concert avec le Christ devenu son compagnon de voyage, l’homme purifié et réconforté doit refaire pour entrer en participation des biens infinis. Voie montante de l’amour humain vers Dieu qui l’attire à l’inépuisable félicité de la vision béatifique.
Ecclesia de Eucharistia
Jean-Paul II commence son encyclique Ecclesia des Eucharistia par ces quelques mots :
L’Église vit de l’Eucharistie (Ecclesia de Eucharistia vivit). Cette vérité n’exprime pas seulement une expérience quotidienne de foi, mais elle comporte en synthèse le cœur du mystère de l’Église. Dans la joie, elle fait l’expérience, sous de multiples formes, de la continuelle réalisation de la promesse : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Mais, dans l’Eucharistie, par la transformation du pain et du vin en corps et sang du Seigneur, elle jouit de cette présence avec une intensité unique. Depuis que, à la Pentecôte, l’Église, peuple de la Nouvelle Alliance, a commencé son pèlerinage vers la patrie céleste, le divin Sacrement a continué à marquer ses journées, les remplissant d’espérance confiante.
À juste titre, le Concile Vatican II a proclamé que le Sacrifice eucharistique est « source et sommet de toute la vie chrétienne ». « La très sainte Eucharistie contient en effet l’ensemble des biens spirituels de l’Église, à savoir le Christ lui-même, notre Pâque, le pain vivant, qui par sa chair, vivifiée par l’Esprit Saint et vivifiante, procure la vie aux hommes ». C’est pourquoi l’Église a le regard constamment fixé sur son Seigneur, présent dans le Sacrement de l’autel, dans lequel elle découvre la pleine manifestation de son immense amour. »
Mane Nobiscum Domine
L’exhortation apostolique Mane Nobiscum Domine est écrite par Jean-Paul II à l’occasion de l’année de l’Eucharistie (octobre 2004 – Octobre 2005) :
L’icône des disciples d’Emmaüs aide bien à orienter une Année qui verra l’Église particulièrement attentive à vivre le mystère de la Sainte Eucharistie. Sur la route de nos interrogations et de nos inquiétudes, parfois de nos cuisantes déceptions, le divin Voyageur continue à se faire notre compagnon pour nous introduire, en interprétant les Écritures, à la compréhension des mystères de Dieu. Quand la rencontre devient totale, à la lumière de la Parole succède la lumière qui jaillit du « Pain de vie », par lequel le Christ réalise de la manière la plus haute sa promesse d’être avec nous « tous les jours jusqu’à la fin du monde »
Sacramentum Caritatis
À l’issu de l’année de l’Eucharistie, un synode sur l’eucharistie s’est tenu à Rome du 2 au 23 octobre 2005, présidé par Benoît XVI, qui avait entre-temps succédé à Jean Paul II ; Rassemblant les propositions des Pères Synodaux, le pape a rédigé cette exhortation apostolique sur l’Eucharistie :
Dans le Sacrement de l’autel, le Seigneur vient à la rencontre de l’homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 27), se faisant son compagnon de route. En effet, dans ce Sacrement, le Seigneur se fait nourriture pour l’homme assoiffé de vérité et de liberté. Puisque seule la vérité peut nous rendre vraiment libres (cf. Jn 8, 36), le Christ se fait pour nous nourriture de Vérité. Avec une profonde connaissance de la réalité humaine, saint Augustin a mis en évidence que l’homme se meut spontanément, et non sous la contrainte, quand il se trouve en relation avec ce qui l’attire et ce qui suscite en lui du désir. S’interrogeant alors sur ce qui peut en dernier ressort mouvoir l’homme au plus profond de lui-même, le saint Évêque s’exclame : « Qu’est-ce que l’âme désire avec plus de force que la Vérité ? ». Tout homme porte en effet en lui le désir inextinguible de la vérité, ultime et définitive. C’est pourquoi le Seigneur Jésus, « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6), s’adresse au cœur désirant de l’homme, qui se sent pèlerin et assoiffé, au cœur qui aspire ardemment à la source de la vie, au cœur quêtant la Vérité. En effet, Jésus Christ est la Vérité faite Personne, qui attire le monde à soi. « Jésus est l’étoile polaire de la liberté humaine : sans Lui elle perd son orientation, puisque, sans la connaissance de la vérité, la liberté se dénature, s’isole et se réduit à un arbitraire stérile. Avec Lui, la liberté se retrouve ». Dans le Sacrement de l’Eucharistie, Jésus nous montre en particulier la vérité de l’amour, qui est l’essence même de Dieu. C’est cette vérité évangélique qui intéresse tout homme et tout l’homme. Par conséquent, l’Église, qui trouve dans l’Eucharistie son centre vital, s’engage sans cesse à annoncer à tous, à temps et à contretemps (cf. 2 Tm 4, 2), que Dieu est amour. C’est justement parce que le Christ s’est fait pour nous nourriture de la Vérité que l’Église s’adresse à l’homme, l’invitant à accueillir librement le don de Dieu. »
Mysterium Fidei
Enfin, nous ne pouvions pas ne pas proposer cette encyclique de Paul VI, écrite sur un ton un peu triste, puisqu’elle fait suite à certaines erreurs eucharistiques que l’on a pu voir après le Concile Vatican II. Paul Vi en profite par rappeler certaines réalités :
En premier lieu, Nous tenons à rappeler une vérité que vous savez parfaitement mais qu'il faut tenir présente a l'esprit pour écarter toute contamination de rationalisme. Tant de catholiques ont scellé de leur sang cette vérité ; d'illustres pères et Docteurs de l'Eglise l'ont constamment professée et enseignée : l'Eucharistie est un mystère très élevé et même proprement, comme le dit la Liturgie, le mystère de foi. Notre Prédécesseur Léon XIII, d'heureuse mémoire, le remarque avec tant de sagesse : « En ce seul mystère sont renfermées en singulière abondance des merveilles diverses, toutes les réalités surnaturelles ».
De ce mystère nous ne pouvons donc nous approcher qu'avec un humble respect, sans nous tenir au raisonnement humain, qui doit se taire, mais en nous attachant fermement à la Révélation divine.
Vous savez quelle élévation de langage et quelle piété éclairée saint Jean Chrysostome a trouvées pour parler du mystère eucharistique ; un jour, instruisant ses fidèles à ce sujet, il eut ces expressions si heureuses : « Inclinons-nous devant Dieu, sans protester, même si ce qu'Il nous dit paraît contraire à notre raison et à notre intelligence ; sa parole doit prévaloir sur celles-ci. Agissons de même à l'égard du Mystère (I'Eucharistie), sans nous arrêter à ce qui tombe sous les sens mais en adhérant à ses paroles, car sa parole ne peut tromper ».
Souvent les Docteurs Scolastiques ont repris des affirmations identiques. La présence du véritable Corps du Christ et du véritable Sang du Christ dans ce sacrement, « on ne l'apprend point par les sens, dit saint Thomas, mais par la foi seule, laquelle s'appuie sur l'autorité de Dieu ». C'est pourquoi, commentant le texte de saint Luc, 22, 19 : « Ceci est mon corps qui sera livré pour vous », Cyrille déclare : « Ne va pas te demander si c'est vrai, mais bien plutôt accueille avec foi les paroles du Seigneur, parce que Lui, qui est la vérité, ne ment pas.
Les visites au Saint Sacrement
Par saint Alphonse Marie de Liguori.
Le festin de l'Agneau
Par Scott Hann.
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