Circoncision et présentation de Jésus
Nouvel extrait du livre de Franz Michel Willam, la vie de Jésus dans le pays et le peuple d’Israël. Le chapitre est consacré à la circoncision de Jésus et à sa présentation au temple.
On voit que l'auteur nous replace dans le contexte de l'époque, et qu'il nous fait comprendre les sentiments de Marie et de Joseph à cette occasion.
Quand huit jours furent écoulés et que l’enfant dut être circoncis, il reçut le nom de Jésus que l’ange lui avait donné déjà avant qu’il fût conçu dans le sein de sa Mère.
Puis, lorsque les jours de la purification, d’après la loi de Moïse, furent arrivés, ils portèrent l’Enfant à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur. (Lc 2, 21-38)
C’est par la circoncision qu’un enfant était incorporé au peuple de Dieu : elle lui donnait, pour plus tard, le droit de pénétrer dans la cour intérieure du temple.
Joseph et Marie séjournaient loin de chez eux. Les mystères, qu’ils étaient seuls à connaître, les séparaient aussi du reste du monde comme une muraille invisible. Cette circoncision faisait un contraste singulier avec celle de Jean. Là-bas, la réunion des parents et des amis, ici Marie et Joseph seuls et en terre étrangère.
Que dut-on penser, quand on vit un enfant, venu au monde dans de si tristes circonstances, recevoir le nom de Jésus « le Sauveur » ?
La naissance d’un fils, quand il était en même temps le premier-né entraînait pour sa mère une double obligation. Le fils premier-né, devait être offert au Seigneur et ensuite racheté ; car d’après la Loi, les premiers-nés masculins étaient « consacrés au Seigneur ». La mère, de son côté, devait, au bout de quarante jours, offrir un sacrifice de purification dans le temple. Les femmes riches devaient alors sacrifier un agneau ; quant aux mères pauvres, il leur était permis d’offrir, en place de l’agneau, un couple de tourterelles ou deux jeunes pigeons.
Il n’était pas prescrit expressément que la mère portât son jeune enfant au temple, mais c’était une pieuse coutume, tout à fait conforme au bon sens religieux du peuple. La cérémonie des relevailles, à laquelle se soumettent les mères chrétiennes, se rattache à cette coutume. La bénédiction des mères, après la naissance, avait jadis une grande importance dans la vie religieuse du peuple chrétien et, aujourd’hui encore, elle produit une profonde impression religieuse sur les mères pieuses. Il en était de même alors pour la visite au temple et l’offrande du premier-né.
Marie et Joseph se mirent donc en route avec l’Enfant et marchèrent vers Jérusalem. Il y avait dans le temple une porte particulière, où les mères se présentaient devant le prêtre, pour offrir le sacrifice de purification et racheter leur enfant. Il est probable que Marie se rencontra là avec d’autres mères israélites.
Toute cette cérémonie était donc encore, vue de l’extérieure, une scène de la vie populaire palestinienne : un premier-né présenté au temple. Tout premier-né était, pour ainsi dire, racheté à Dieu dont il était la propriété particulière, et puis rendu à son père. Or Jésus n’avait pas de père en dehors de Dieu et, quand il fut racheté, c’est à son Père céleste qu’il fut rendu. Et son Père lui demanda justement ce dont il faisait grâce à tous les autres : — le sacrifice de sa vie.
Cette tâche, Jésus l’avait acceptée au moment de sa circoncision, de son incorporation au peuple de Dieu. Son âme était déjà éveillée, bien qu’elle ne se manifestât pas encore extérieurement. Mais le Saint-Esprit veilla lui-même à ce que cet instant solennel, où le Rédempteur pénétra pour la première fois dans le temple, fût manifesté devant Israël.
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