Le territoire de Bethléem et ses relations avec la Bible (vue d'ensemble)
Le territoire de Bethléem et ses relations avec la Bible, complément historique et géographie pour comprendre la vie de Jésus dans le pays et le peuple d'Israël.
Jérusalem et Bethléem ne sont éloignées l’une de l’autre que de deux heures de marche ; elles appartiennent cependant à deux territoires géographiques différents. Quand on vient de Jérusalem et qu’on arrive à la croupe montagneuse qui, bien qu’on ait de la peine à se le figurer, forme la ligne de partage des eaux, l’aspect change immédiatement. — Jérusalem avec ses ravins profondément encaissés, au pied de la montagne de la ville, disparaît et l’on découvre le territoire de Bethléem. L’agglomération elle-même est encore assez loin, mais le regard s’étend à l’est sur tout le pays, et, par delà la dépression de la Mer Morte, on voit, par-dessus le Jourdain, se profiler les contreforts montagneux taillés à pic comme une muraille. On passe, par une série de transitions, de la terre arable au désert proprement dit. C’est un spectacle curieux devoir la même ceinture de végétation s’étendre de cette cuvette jusqu’aux pentes qui mènent à la Mer Morte, en s’étageant du fond jusqu’aux hauteurs. La cuvette elle-même est une magnifique terre à blé, une des plus considérables de la Judée. C’est de là que vient le nom de la localité : Bethléem = maison du pain. En dehors de cette zone de culture, se succèdent, sur les pentes, quelques langues étroites de terre labourable, puis des terrasses où prospèrent des oliviers, et ensuite d’autres terrasses où l’on ne voit plus que quelques arbres rabougris, et enfin commence le pays aride où, parmi les calcaires brillants, les derniers arbres isolés se dressent comme des fantômes.
C’est à cette situation au bord du désert que Bethléem a dû de pouvoir subsister pendant des millénaires, à côté de Jérusalem, sans être « annexée ». Bethléem, aujourd’hui encore, est la ville par laquelle se fait le trafic avec le désert. C’est là que les Nomades viennent acheter le blé et les fruits et vendre leur fromage et leur laine.
Il est d’une grande importance encore, pour les bergers errants que cette cuvette soit protégée des vents, en hiver, par la crête montagneuse. Là le sol, après les premières pluies, n’est pas entièrement desséché ; l’air, comme le sol, se réchauffe davantage aux rayons du soleil. Là, plus vite qu’ailleurs, l’herbe tendre et brillante sort du sol, parmi les tiges sèches de l’année précédente. Les bergers, qui cherchent des endroits protégés du vent pour la garde nocturne de leurs troupeaux et des pâturages où l’herbe fraîche pousse de bonne heure, trouvent à l’est de Bethléem un terrain qui satisfait tous leurs désirs.
Cette situation se reflète maintes fois dans les récits évangéliques qui ont pour théâtre Bethléem et ses environs. Dans cette vue d’ensemble, on ne peut que le signaler rapidement. Il est tout à fait conforme à ce qui se passe encore maintenant, qu’au moment de la naissance du Christ, des bergers aient eu leurs abris près de Bethléem et aient gardé leurs troupeaux pendant la nuit. De même, l’attitude d’Hérode, au moment de la visite des Mages, s’explique par ces circonstances locales. Si Bethléem avait été à deux jours, au lieu d’être à deux heures de Jérusalem, il aurait sûrement agi autrement. Il pensait que tout se passait pour ainsi dire sous ses yeux.
Il y a un endroit où, d’un seul coup, on perd de vue Jérusalem pour apercevoir Bethléem. Il a bien pu se faire — c’est d’ailleurs le témoignage de la tradition — que ce soit là que les Mages aperçurent de nouveau l’étoile. Enfin le meurtre des enfants dépend, dans son exécution, de la situation des lieux. Le palais d’Hérode touchait la porte de Jaffa : ses soldats entraient et sortaient journellement par cette porte. Personne ne fut donc, étonné de les voir se rendre à Bethléem ; cette ville appartenait en effet à leur rayon d’action.
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