Franz Michel Willam présenté par son traducteur
L’abbé Marcel Gautier, traducteur du livre « Jésus dans le pays et le peuple d’Israël », en guise d'introduction au livre, nous présente l’auteur qu’il a bien connu.
Le Dr Franz Michel Willam est une des personnalités sacerdotales les plus marquantes du monde catholique de langue allemande. Il est jeune encore. Il est né le 14 juin 1894 à Schoppernau dans le Vorarlberg. Son grand-père, Franz Michel Felder était un poète populaire très célèbre dont l’« autobiographie » est considérée comme un chef-d’œuvre. Le petit-fils semble avoir hérité de son grand-père à la fois une âme poétique et l’amour du peuple. On se rendra compte, en lisant le présent livre, qu’il est de ceux « pour qui le monde extérieur existe », mais qu’il est aussi de ceux qui ont pénétré profondément dans l’âme populaire, parce qu’ils aiment cette âme.
Les critiques allemands et étrangers, qui ont étudié la « Vie de Jésus », dont l’apparition fut un événement, se sont plu à saluer dans l’auteur un poète. Mais ce poète est aussi un historien consciencieux et érudit, qui a su s’aider de toutes les sciences auxiliaires de l’histoire : de l’archéologie, de la géographie, de l’ethnographie, de la critique des textes. Il n’a rien voulu ignorer de ce qui pouvait éclairer pour ses lecteurs la vie et la figure de Jésus. Il a consacré une dizaine d’années à se familiariser avec l’araméen, la langue que parlait Jésus, à consulter les textes historiques et bibliques de l’antiquité. Il a séjourné longtemps en Palestine, afin de connaître directement le pays où vécut Jésus. Dans cet Orient immobile, il a pu constater que les mœurs et les coutumes n’avaient guère plus changé que les aspects géographiques. À mesure que se poursuivaient ses études, l’auteur voyait se dresser plus vivante devant ses regards la figure humaine du Christ. Et il l’a fait revivre à nos yeux.
C’est ce caractère vivant du Christ qui a frappé tous les lecteurs. Le R. P. Lippert s. j. écrit : « ...C’est vraiment un livre vivant, puisé directement dans la réalité, un exposé de la vie de Jésus comme nous n’en avions pas jusqu’ici. L’auteur a réussi à nous faire pénétrer réellement dans l’existence terrestre du Christ, dans le pays et le peuple d’Israël, à nous faire voir et, pour ainsi dire, saisir l’espace et le temps où se déroula cette vie divino-humaine. Cette vie nous paraît humainement proche et l’exposé de l’auteur produit un peu la même impression que celle que ressentaient les premiers chrétiens à la lecture des récits évangéliques. » Nous avons entendu des prêtres alsaciens nous dire : « Après le livre de Willam, il faudra prêcher autrement l’Évangile. »
Le livre s’adresse sans doute aux prêtres et ceux qui sont familiers avec les questions scripturaires en apprécieront la valeur scientifique. Mais la simplicité de l’exposé, qui exclut toute discussion technique, ou de pure érudition, met la « Vie de Jésus » à la portée de tous les fidèles.
Il nous a donc semblé que ce serait faire œuvre utile que de présenter ce livre au public de langue française, en cette fin d’année jubilaire. Nous sommes certain qu’il fera mieux connaître, et par conséquent mieux aimer, Notre Seigneur Jésus-Christ. Que de fois l’on entend émettre cette plainte : On ne connaît pas le Christ ! C’est le désir de l’Église que le Christ soit mieux connu et Pie XI, en exprimant ce désir, ne fait que répéter le mot de saint Paul : « Dum omni modo Christus annuntietur ! » Pourvu que le Christ soit annoncé !
La maison Salvator, dont on sait le but tout apostolique, a voulu faire paraître, en cette année jubilaire, deux livres sur Jésus. L’un, ouvrage du célèbre théologien Karl Adam, étude théologique et mystique de la personne de Jésus, traduit par M. l’Abbé Ricard sous ce titre « Jésus le Christ », connaît déjà le grand succès. Nous osons espérer que le public appréciera aussi à sa valeur la « Vie de Jésus dans le pays et le peuple d’Israël». Et notre joie sera grande d’avoir contribué à mieux faire connaître le Maître adoré.
Nous croyons que notre traduction à laquelle nous avons donné tous nos soins ne sera pas trop indigne de l’original. Mais nous devons dire ici toute notre reconnaissance à notre ami M. l’Abbé Verger, professeur de Seconde à l’Institution Saint-Joseph d’Ancenis, qui a bien voulu revoir le manuscrit et les épreuves et nous a signalé impitoyablement tout ce qui lui paraissait obscur ou peu correct. Si la traduction a quelques qualités, elle les lui doit en partie.
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